dimanche 21 janvier 2018

CINEMA DE MINUIT - LE CHÂTEAU DE L'ENFER...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 25, sur F3, poursuite du cycle Seconde Chance avec Un Château en Enfer (1969), de Sydney Pollack...


La fin des années 60 voit tous les genres hollywoodiens se faire botter le derrière par une nouvelle génération contestataire et déterminée. Le film de guerre ne fait pas exception à la règle, bien au contraire : en pleine révolte contre la Guerre du Vietnam, les jeunes créateurs tiennent à proposer une vision différente des soldats américains.
C'est dans ce contexte que Sydney Pollack et le scénariste David Rayfiel décident d'adapter un roman corrosif de William Eastlake, contant l'installation d'une troupe américaine dans un château français en 1944. Château habité par un couple étrange, vivant parmi les oeuvres d'art. Le mari décide que le major de la troupe sera le père de l'enfant de sa femme...
Pollack propose le projet à Burt Lancaster , avec qui il vient de tourner Les Chasseurs de Scalp...
Celui-ci ne demande pas mieux qu'à ruer dans les brancards.
Plus étrange, Martin Ransohoff et la Columbia flashent sur ce projet qui relève plus de la fable onirique que du film de guerre, et lâchent les chevaux questions moyens.
Après avoir réuni une distribution insolite et internationale (Peter Falk, Jean-Pierre Aumont, Astrid Heeren), toute l'équipe s'embarque pour...la Yougoslavie .
Et c'est là que le cauchemar commence.
En effet, l'équipe américaine ne s'attendait pas à tomber dans "ce pays qui appartenait au tiers-monde à l'époque " dixit Pollack. Et de fait, tout allait aller de mal en pis.
- Le château choisi avait ses douves gelées, les chars ne pouvaient y traverser. L'air comprimé utilisé pour faire fondre la glace se voyait à l'écran, sous forme de vapeur.
- La neige indispensable au tournage de la plupart des scènes... se fit attendre. D'après Jean-Pierre Aumont, "nous devions rester six semaines, nous sommes restés six mois !". La neige ne vint jamais, et lorsqu'on tourna les scènes finalement avec un mélange à base de farine, en plein mois d'Août, le mélange "transforma la farine en biscottes", toujours d'après Aumont.
- La scène finale de l'incendie fut tellement réaliste qu'elle anéantit toute une partie du décor, qui n'avait pas été ingnifugé. Malgré tout, Pollack filma la scène.
- Astrid Heeren, lassée des engueulades Lancaster/Pollack, décide en loucedé de se casser définitivement du plateau. Elle fut rattrapée in extremis à l'aéroport.
- Jean-Pierre Aumont, à qui on donna en dernière minute un pur-sang qu'il n'avait jamais monté, se fit balancer en l'air par ce dernier, et resta alité huit jours.
Ce tournage homérique dura un an et demi et laissa toute son équipe sur le carreau.
Le résultat s'en fit sentir : à la fois prétentieux et bancal, dur et intello, sanglant et métaphorique, le film tient difficilement debout, et fut un colossal échec financier et critique à sa sortie.
Aujourd'hui, il apparaît comme le film typique de ces années-là, où Hollywood se cherchait de nouveaux horizons... sans forcément les trouver.
En tous cas, une curiosité .

Extrait :



A plus !

Fred.



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