vendredi 10 juin 2016

CINEMA DE MINUIT - ON LÂCHE RIEN !

Bonjour les amis !

Dimanche, à 00 H 20, sur F3 : Les Camarades (1963), de Mario Monicelli...

 Mais, mais ? Mais que se passe-t-il ? Après les cheminots, les éboueurs , les inondations, le CDM voudrait-il lui aussi gâcher la grande fête neuneu de l'Euro 2016 en programmant ce brulot politique  ?
I Compagni est en effet la preuve rare qu'un film engagé peut être une grande réussite. On chercherait en vain dans le Cinéma Français une fresque aussi juste, aussi forte... et aussi lucide.
L'action se passe à Turin, au début du XXème Siècle : les ouvriers d'une usine de tissage se mettent en grève pour protester contre leurs conditions de travail . Un intellectuel socialiste (Marcello Mastroianni) les encourage et les assiste. La lutte sera âpre, accompagnée de désillusions, de morts, et se terminera , au bout d'un mois, par une implacable répression .
La force du film est de ne laisser aucune dimension de côté. Le récit englobe aussi bien la destinée collective que les parcours individuels. Tour à tour émouvant et drôle, il remporte aussi l'exploit d'éviter le didactisme militant, l'intellectuel paraissant, in fine, aussi fragile et faillible que ses autres camarades.
Le soin apporté aux décors et aux images, dues à l'immense Giuseppe Rotunno, complice habituel de Visconti, contribue incontestablement à la prestance de l'ensemble. 
Enfin, Monicelli réunit une des distributions les plus prestigieuses de l'époque : en plus de Masrtoianni, les Camarades sont incarnés par Renato Salvatori, Folco Lulli, François Périer, Bernard Blier , et Annie Girardot . Cette distribution franco-italienne n'est absolument pas dérangeante , chaque personnage étant formidablement construit et écrit par le duo Age-Scarpelli, passés maîtres dans l'art de la Comédie Italienne.
Si le film reçut un formidable accueil critique, il fut un désastre commercial, contrairement au film précédent de Monicelli, La Grande Guerre...


Monicelli analysait cet échec comme un malentendu  : le public crut que l'on voulait lui vendre un film soviétique alors que l'auteur voulait juste "montrer pourquoi dans certaines conditions une grève ne peut pas ne pas naître". Avec un peu d'amertume, le réalisateur remarquait également que, tourné cinq ou six ans plus tard, le film aurait sans doute été un triomphe .

A ne pas manquer !

Extrait : 


A plus !

Fred.

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