samedi 18 juin 2016

CINEMA DE MINUIT - LE FILM A LA TELE...

Bonjour les amis !

Dimanche prochain, à 00 H 25, sur F3 : Théorème (1968), de Pier Paolo Pasolini...


Théorème, c'est d'abord l'histoire d'un scandale. Un scandale comme seul pouvait en provoquer un cinéaste à la fois marxiste et catholique.
Un visiteur, jeune et beau, s'installe pour quelques temps au sein d'une famille bourgeoise milanaise. Tranquillement et successivement, il va séduire, au sens propre, tout le monde c'est à dire coucher avec chacun des membres de la famille et apparentés. Mâles inclus. Puis il repart, et le foyer explose : la bonne fait des miracles, la mère se donne à tous, le frère devient artiste, etc...
Ce beau garçon (Terence Stamp), c'est à la fois la mort de la bourgeoisie... et le Christ. Eh oui.
Et curieusement , cette parabole va énormément séduire le jury de l'Office Catholique, qui va donner au film... son Grand Prix !
Le Vatican faillit s'en étouffer dans ses hosties ! L'esclandre déchira les milieux chrétiens, à tel point que l'Office Catholique reniera son propre jury, six mois plus tard.
Le film fut également saisi , en Italie, et poursuivi pour obscénité. Pasolini défendra chèrement son film, le défendant pour ce qu'il est, à savoir un film symbolique. Le tribunal le suivra, affirmant : "Comme il s'agit incontestablement d'une oeuvre d'art, elle ne peut pas être obscéne ."
Les actuels contempteurs de La Vie d'Adèle pourraient en prendre de la graine.

Ceci dit, Théorème, c'est aussi l'histoire d'une époque . A partir de 68, les cinéastes, souvent contraints auparavant de jouer avec la censure, décident de se laisser porter par le grand vent de liberté qui souffle alors. D'où des films plus directs, plus crus, plus... théoriques aussi. Le film porte bien son nom : le film expose le théorème d'un éventuel retour du Christ, et du bouleversement qu'il provoquerait. Le dispositif , pour innovant qu'il fut à l'époque, reste un dispositif, très linéaire, et , au bout du compte, assez prévisible.

Tout cela pour dire, que, pour moi, en tous cas, le film a vieilli, comme nombre de films reposant trop sur une volonté de transgression. Il manque d'émotion, les personnages sont des figures, certes bien campées ( Silvana Mangano, Massimo Girotti, et le futur auteur Anne Wiazemsky), mais restent des figures symboliques. Survolant le film de son extraordinaire beauté, Stamp parvient quand même à nous faire ressentir l'attirance folle que l'on peut éprouver pour ce garçon.

Pasolini avait fait plus fort, plus sobre... Il fera plus fort ensuite, et ô combien plus violent et dérangeant ( Salo !) . Aujourd'hui, le film étonne surtout par son sérieux, à la limite de l'emphase.

Mais... Mais peut-être ne suis-je pas objectif. Peut-être ai-je trop été influencé par l'extraordinaire sketch que Bedos a consacré au film , sketch d'autant plus génial que tous les détails inhérents au film sont rigoureusement exacts. 


 Depuis, je ne peux plus voir le film de la même façon. Alors, un conseil, pour apprécier pleinement le film, ne cliquez pas sur le lien ci-dessous.

BEDOS : LE FILM A LA TELE

Bande annonce (en anglais) :



A plus !

Fred.




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