vendredi 8 avril 2016

CINEMA DE MINUIT - WOH-OH-OH, JOLIES POUPEES...

Bonjour les amis !

Dimanche, à 00 H 20, sur F3 : Les Poupées du Diable (1936), de Tod Browning...

Tod Browning demeurera le cinéaste de l'étrange, de la monstruosité, de la mutilation. Toutes ses oeuvres des années 20 et 30 montrent des héros (?) torturés dans leur tête ou dans leur corps, manchots, cul-de-jattes, ou monstres de foire , comme dans son chef d'oeuvre, le fameux Freaks ...
Le cinéma de Browning est glauque, dérangeant . Et son unvers pouvait difficilement s'accommoder de la mise en place effective du code de censure morale (dit Hays) à Hollywood à partir de 1934.
Browning parvient d'abord à tricher , lui qui est aussi le cinéaste de l'illusion, en réalisant en 1935,  un brillant pastiche de Dracula, la Marque du Vampire, avec Bela Lugosi...


Mais après cet exercice de style, Browning veut remonter une histoire de zombies, comportant de la sorcellerie et des sacrifices humains. La censure et la MGM s'y opposent fermement. Le réalisateur se replie donc sur une histoire de miniaturisation, à base de savant fou , un peu sur le modèle du Doctor X, de la Warner, réalisé en 32 par Michael Curtiz.
Ici, le savant parvient à réduire ses victimes à l'état de marionnette télécommandées. Bizarrement, ce n'est pas lui (il meurt rapidement), mais son complice, un banquier malhonnête évadé de prison, qui va se servir se son invention pour se venger...
Il y avait tout , dans ce film , pour angoisser. Mais le studio ne l'entend pas de cette oreille, et va s'acharner à dédramatiser un sc2nario pourtant coécrit par Browning... et Erich Von Stroheim, autre champion du glauque.
De plus, loin des compositions terrifiantes d'un Lon Chaney, la distribution, prestigieuse, est constituée de comédiens totalement étrangers au cinéma d'horreur :


La belle Maureen O'Sullivan, qui joue la fille du banquier, était déjà à l'époque immensément célèbre pour être LA Jane de Tarzan-Johnny Weissmuller...

Elle fera par la suite merveille dans de grands drames, mais ici, elle est pour le moins sous-employée... même si toujours aussi sexy.
En fait, le film a été retaillé pour l'un des plus gros cadors de la MGM : Lionel Barrymore...


Lui et son frère John ont été d'immenses vedettes de théâtre avant d'être signées par la Metro , qui les employait à toutes les sauces, à des fins de prestige . Ils ont ainsi évidemment fait partie du fameux Grand Hôtel...


Ici, tout est fait pour lui permettre de cabotiner comme un petit fou. Notamment dans ces scènes, où, pour tromper ses ennemis , il se déguise... en vieille femme ! Là, on est pas loin de Benny Hill !

Doux, édulcoré, le film est loin des grandes réussites de Browning, mais il demeure une curiosité interessante.
Le réalisateur, un peu comme James Whale, le réalisateur de Frankenstein, va comprendre que le cinéma n'était plus fait pour des gens comme lui. Après un dernier film, en 1939, il se retirera définitivement.

A plus !

Fred.





 

 

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