samedi 19 mars 2016

CINEMA DE MINUIT - CASABLANCA FONT DU SKI...

Bonjour les amis !

Demain soir, à 00 H 20, sur France 3 : Intrigues en Orient (1943), de Raoul Walsh...

1942, pour la Warner Bros., c'est l'année de Casablanca. Une production traversée par une cascade d'embrouilles, mais qui aboutit à un des plus grands classiques de l'histoire d'Hollywood, et, sur le moment, à un des plus gros succès de l'année...


La tentation était grande pour la Warner, de remettre le couvert avec la même équipe. Mais , échaudés par un tournage éprouvant, les anciens sont rarement volontaires. Bogart et Bergman profitent du succès du film pour exiger un droit de regard sur leurs rôles. Michael Curtiz, le réalisateur, a un planning chargé, et le producteur Hal B.Wallis est en délicatesse avec  Jack L.Warner, qu'il lâchera en 1944.  Le point commun avec Casablanca sera donc incarné par le truculent  duo Sidney Greenstreet/Peter Lorre, qui avaient déjà été réunis auparavant par John Huston dans Le Faucon Maltais...


 On va chercher un roman du subtil écrivain britannique Eric Ambler, se déroulant en Turquie. Parce que la Turquie, le Maroc, pour les américains, c'est couffin-patin. Et on confie l'ensemble au déjà vétéran Raoul Walsh, qui émarge à la Warner depuis 1939, et ses Fantastiques Années 20...



Mais le gros souci est que Greenstreet et Lorre sont, disons, très peu... glamours. Il faut un héros. On va donc chercher celui que Bogart a remplacé dans Le Faucon Maltais et High Sierra, et qui, cette fois, va remplacer Bogie : George Raft.


George Raft a connu le succès avec Scarface, d'Howard Hawks,en 1931, où il jouait un impitoyable tueur...


... Mais le bonhomme n'était pas un cadeau pour la Warner. Paresseux, capricieux, stupide, il avait , en outre, des relations privilégiées avec la mafia de l'époque, y compris avec le dangereux gangster Bugsy Siegel ! S'il était un excellent danseur, il était enfin un acteur pas souvent inspiré , et à l'instinct contestable : il a ainsi passé le temps de son contrat avec le studio à refuser des rôles en or, qui sont allés ... à Bogart (voir plus haut.) !
Dans ce film, le dernier qu'il fit pour la compagnie, il réussit encore à plomber le projet : alors que le livre d'Ambler repose sur le principe d'un citoyen ordinaire tombant bien malgré lui dans une affaire d'espionnage ( un peu à la manière d'Hitchcock); Raft insiste pour que le personnage soit réécrit ... pour en faire un espion professionnel, abîmant ainsi le suspens et le principe d'identification du spectateur à l'action.
Ingrid Bergman, quand à elle, est remplacée par la jeune Brenda Marshall, bien jolie, certes, mais... le combat est inégal.


Walsh , les comédiens et le savoir-faire de la Warner sauvent les meubles, mais on est bien loin du chef d'oeuvre, et le film demeure anecdotique.
Il aura tout de même le mérite de confirmer le studio dans la valeur du tandem Lorre/Greenstreet, qui tournera encore quatre films ensemble...

Bande-annonce :

A plus !

Fred.

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