samedi 26 septembre 2015

CINEMA DE MINUIT (rattrapage) - RAIMU-SARAIGNE...

Bonjour les amis !

Dimanche dernier, à 00 H 25, sur F3 : Monsieur la Souris (1942), de Georges Lacombe...


 Dans Simenon, c'est comme dans le cochon, tout est bon ! Et on peut toujours le charcuter, il en reste encore quelque chose ! De ce roman de 1938, le boulevardier Marcel Achard ( voir la chronique sur Noix de Coco, il y a trois semaines) tire une gentille comédie policière, totalement dominée par un Raimu en liberté.


L'idée la plus cinématographique était en effet celle-ci : faire de ce clochard qui trouve, un soir, sur les Champs-Elysées, un portefeuille ainsi qu'un cadavre, un personnage truculent , apparemment bonasse, mais, qui, au fur et à mesure, denoue les fils de l'intrigue policière, assez confuse et assez vaine, il est vrai . L'ensemble est filmé par Georges Lacombe, aussi peu inspiré qu'il le fut, entre autre, dans le Dernier des Six, pourtant génialement adapté par Clouzot :


Là aussi, la fantaisie présente est celle de l'adaptateur... et du comédien. Gilles Grangier (futur réalisateur du Cave se Rebiffe ), alors assistant sur le film, aimait rappeler que les colères de Raimu lui valaient l'inimitié de l'équipe technique, à tel point que , juste avant le tournage d'une scène, môssieur Raimu faillit se prendre sur la tête un de ces fameux et lourds sacs de lest que l'on accrochait dans les cintres ! On se sut jamais qui était le petit farceur...
Le film est l'occasion , pour les simenoniens, de retrouver deux personnages familiers de l'univers de Maigret : d'abord, le malchanceux inspecteur Lognon, ici incarné par René Bergeron.

Bergeron était bien parti pour entrer au Panthéon des grands seconds rôles aux côtés de Roquevert, Tissier, Saturnin Fabre, Pauline Carton, et j'en passe. Sa tête de faux-jeton était inoubliable pour le spectateur. Sa filmographie jusqu'au milieu des années 40 est d'ailleurs impressionnante : Les Croix de Bois, La Bandera, Pepe Le Moko, Hôtel du Nord, Remorques... Hélas pour lui, aux côtés de son ami Le Vigan, il choisit la voie de la Collaboration et fut interdit de plateau à la Libération. Sanction qui dura plus de dix ans , alors que l'amnistie de 1947 avait permis à presque tout le métier de reprendre le boulot ! A la fin des années 50, il revient , mais dans des films de seconde zone, où il "ouvre les portes", comme on disait...

On retrouve également Lucas, qui, pour l'occasion, est passé commissaire ! Il est interprété par Paul Amiot .


Cet acteur, dont le visage, lui, est plutôt passe-partout, passera effectivement partout, pendant ses soixante ans de carrière ! On lui réservera surtout les troisièmes rôles, qu'il assumera de 1910 à 1973, sans apparente interruption ! Le rôle de Lucas est un de ses rôles les plus consistants de sa longue carrière...

Signalons  enfin la présence, dans le rôle du clochard Cupidon, d'Aimos, grand second rôle affirmé, lui, inoubliable, entre autres, dans La Belle Equipe de Duvivier...


... et dont le sort sera, comme celui de Bergeron, scellé par l'Occupation : il meurt en effet sur les barricades, lors de la Libération de Paris . Un mystère entoure cette mort : la version officielle veut qu'il soit mort en libérateur, des voix discordantes affirment qu'il a été abattu... comme trâitre. Un des nombreux dossiers flous de cette époque troublée...

A plus !

Fred.



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