jeudi 2 juillet 2015

CINEMA DE MINUIT - PARI SUR WENS...

Bonjour les amis !

Dimanche, à 00 H 25, sur France 3 : Le Furet (1950) , de Raymond Leboursier...


 Le personnage de M.Wens est surtout connu par l'interprétation assez inoubliable qu'en fit Pierre Fresnay dans Le Dernier des Six de Georges Lacombe et surtout L'Assassin habite au 21 , de Clouzot.



Mais ce policier, création du romancier belge Stanislas-André Steeman , connut bien d'autres incarnations : Franck Villard, Maurice Teynac, et même Jacques Perrin, dans un téléfilm de 1994 !
 Mais aucune de ces compositions ne restera dans les mémoires , la faute, principalement, à un matériau d'origine défaillant : malgré leur succès, les romans de Steeman étaient mécaniques, et ils sont presque illisibles aujourd'hui .
Le génie de Clouzot, pour les films avec Fresnay, et aussi pour Quai des Orfèvres, autre roman de Steeman sans Wens, fut de dynamiter l'intrigue et les personnages sans la moindre gêne, pour y insuffler son propre venin. Bien lui en a pris : malgré la colère de l'auteur, les Steeman de Clouzot sont les seuls à avoir traversé le temps sans coup férir.


Le Wens proposé  ce dimanche soir, lui, est bien mystérieux : il est d'abord interprété par un comédien sur lequel je n'ai trouvé que peu d'informations : Pierre Jourdan. Il joue les jeunes premiers dès la fin de l'Occupation, mais il semble que ce film soit sa seule prestation en tant que vedette principale : il rétrograde ensuite dans les seconds rôles, et on perd sa trace après 1960...
Plus étrange encore est l'impressionnante distribution qui l'entoure. Une distribution constituée de gens qui, avouons-le , sont tous plus ou moins sur la pente descendante depuis la Libération, mais quand même : Jacqueline Delubac, l'ex-égérie de Guitry, qui devait abandonner le métier un an plus tard, Colette Darfeuil , dont la carrière périclitait carrément après qu'elle se soit compromise dans les films antisémites de la Nova-Film, sous l'Occupation...
 Jany Holt, vedette des années 30, les inévitables seconds rôles Pierre Renoir , Jacques Baumer , ainsi que les excellents Pierre Larquey et Jean Tissier, histoire, sans doute, d'entretenir dans la mémoire du public le souvenir de L'Assassin habite au 21.
J'en passe et des meilleurs , le générique du film ressemble à un annuaire des comédiens.
Plus étrange enfin, le sujet , qui est celui d'un roman de Steeman : un corbeau qui indique à la police où et comment des crimes seront commis. Ce sujet rappelle , par certains côtés, le fameux Corbeau de Clouzot... Quand on sait que Steeman est coadaptateur du film, que celui-ci était mécontent du travail du cinéaste , et qu'en plus, Larquey joue dans les deux oeuvres, on peut se demander si Le Furet n'est pas une tentative de revanche de la part du romancier belge...
Hélas, il a ici pour metteur en scène Raymond Leboursier, dont le seul titre de gloire est d'avoir été le superviseur technique (pour raisons d'épuration) de Pagnol sur Naïs...
Soyons honnête, je n'ai pas vu le résultat : mais il est à craindre que Steeman adaptant Steeman ait pris un sacré coup de vieux... Mais on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise...

A plus !

Fred.


 

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