dimanche 18 mai 2014

CINEMA DE MINUIT : IMPRO, MELO ET AU DODO !

Bonjour les amis !

Ce soir, c'est votre dernière chance, pour cette année, de voir dans leurs oeuvres la fantasque équipe québecoise  de la LIQA . Ce sera ce soir , à 20 H 30, à la Salle des 3 Cités, Place de France, et ce sera bien sûr contre l' ADIV !
Et , comme vous êtes de gros gâtés, vous serez juste rentrés chez vous à temps pour le Cinéma de Minuit, qui vous proposera, ce soir, à 00 H 10 sur F3 : L'Insoumise (1928) de Howard Hawks...

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( A ne pas confondre avec L'Insoumise de William Wyler, tourné en 1938 , avec la chère Bette Davis...)

Howard Hawks est un des cinéastes chéris de toute une génération de cinéphiles. Cinéaste de la morale, de l'individualisme, on ne compte plus les analyses et les exégèses autour de son oeuvre. Et pourtant, on oublie régulièrement que, comme ses petits camarades Ford ou Walsh, il a démarré au temps du muet . Pas longtemps, il est vrai, son premier film, Road to Glory, étant daté de 1926.
Et pourtant, le lien avec le muet est important chez Hawks : il a notamment déclaré que le parlant avait fait perdre le sens du rythme au cinéma , et que c'était la raison pour laquelle il essayait d'accélerer au maximum le débit de ses acteurs, comme on peut le constater, notamment, dans La Dame du Vendredi (1940) :


Même si le film de ce soir est rare, rarissime même, on peut donc s'attendre à une oeuvre dynamique , à la mise en scène vive et au montage alerte.  On peut en tous cas l'espérer, car le scénario , lui, fait craindre le pire . Comme l'indique l'affiche bien kitsch et le sous-titre du film, Desire Under the Palms ans Along Parisian Boulevards/ Désir sous les Palmiers et le long des Boulevards Parisiens,  nous sommes ici dans le mélo exotique gratiné : un prince du désert tombe amoureux d'une parisienne, qu'il épouse. Seulement voilà, le fossé culturel qui les sépare finit par poser problème ( sans blague ?). Vu l'époque du tournage , nous n'allons sans doute pas échapper aux clichés monumentaux autour du bédouin et de la parisienne ( le pire sera peut-être d'aillleurs pour la Parisienne, notoirement  capricieuse et infidèle.).
Mais on peut faire confiance à Hawks, grand admirateur de L'Aurore de Murnau...


... Pour nous servir ce bijou un peu toc dans un joli écrin.
Le film met en vedette deux acteurs bien oubliés : d'abord, Greta Nissen.


Il ne faut surtout pas confondre Greta Nissen avec Greta Garbo !


D'abord, Garbo est suédoise, alors que Nissen est norvégienne. Ensuite, si elles ont fait leurs classes et sont arrivées à Hollywood à peu près en même temps, très vite, elles n'ont plus boxé dans la même catégorie. Dès 1926, Nissen  devient le "deuxième choix" , remplaçant une Garbo souvent indisponible. La hiérarchie est posée. A l'arrivée du parlant, si la MGM attend des mois pour faire "parler" sa star, et en faire un évènement, Nissen, elle, est évincée de son premier"talkie", Les Anges de l'Enfer,  par Howard Hugues, qui la remplace par une débutante nommée ... Jean Harlow ! En voilà une bonne nouvelle !



Nissen, comme tant d'autres, verra sa carrière couler tranquillement . Elle se retire des écrans en 1937, déjà retournée à l'anonymat.


Le nom de son partenaire, Charles Farrell , s'il est peu connu du grand public, est cher au coeur des cinéphiles. Farrell sera en effet l'acteur mythiques des mélos flamboyants de la fin du muet signés Frank Borzage : L'Heure Suprême, Lucky Star, Street Angel, ainsi que le poétique et superbe La Femme au Corbeau :



Ayant aligné à son tableau de chasse Murnau avec City Girl, Farrell passe assez bien le virage du parlant, notamment grâce à Borzage. Il  délaissera le grand écran , pour devenir après-guerre un grand mondain et une personnalité fort appréciée à la télévision.

Pas de bande-annonce du film pour finir, mais deux petites photos de promotion sexys et "coloriées", procédé courant à l'époque...



Ca donne quand même un peu envie, non ?

A tout à l'heure, Place de France !

Fred.










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