mardi 6 août 2013

CINEMA DE MINUIT ( RATTRAPAGE) - LE JOURNAL DE MARCELLO...

Bonjour les amis !

Dimanche dernier, à 00 H 15, sur F3 : "Journal Intime" (1962) de Valerio Zurlini...


Pour conclure ce long cycle consacré au Cinéma Italien, voici un film de Valerio Zurlini. Curieusement méconnu, Zurlini est pourtant un des auteurs les plus importants des années 60-70.
C'est après une quinzaine d'années passées dans un relatif anonymat  qu'il se fait remarquer , de façon subite, en 1959, avec Eté Violent, superbe transposition du Diable au Corps prenant pour cadre la Seconde Guerre Mondiale...


Mais c'est avec la Fille à la Valise et surtout Journal Intime que Zurlini s'impose , en remportant, au passage, le Lion d'Or, à Venise, en 63 , à une époque où tout le cinéma européen , et particulièrement celui d'Italie, est en effervescence.
Journal Intime est, à l'origine, un roman autobiographique de Vasco Pratolini : celui-ci y raconte sa relation avortée avec son frère, élevé loin de lui et mort trop jeune.
Une telle matière pouvait conduire le cinéaste au pire des mélos façon Matarazzo. Mais Zurlini qui portait le projet depuis dix ans, avait une certitude : le film serait en couleurs et l'émotion passerait par l'éclairage et le choix des couleurs. Et , de fait, même si je suis, à titre personnel, peu perméable au pathos cinématographique, il faut bien convenir que le tragique de cette histoire passe par une sorte de symphonie visuelle très forte, à laquelle il est difficile de résister.
Si le film est, par ailleurs , porté par un dialogue parfois trop présent, surtout dans la dernière partie, qui cherche avec un peu trop de zèle à donner une portée universelle au récit, Zurlini dirige magnifiquement ses deux comédiens principaux.
Dans le rôle du jeune frère, Jacques Perrin :


Révélé par Carné dans Les Tricheurs en 58, c'est Zurlini qui lui permettra de donner la mesure de son talent, face à Claudia Cardinale, dans La Fille à La Valise (1960) :


Incarnant avec intensité ce frère mourant, et déjà blasé, il fait regretter que le cinéma français ( à l'exception de Schoendorffer et Demy) ne lui ait pas offert de plus beaux rôles.
Mais la prestation la plus impressionnante est celle de Marcello Mastroianni :


On a tant dit et écrit à propos de Mastroianni que tout ajout semble superflu. Et pourtant : délaissant ici ce charisme et cette décontraction qui sont un peu sa marque de fabrique, le comédien donne comme jamais l'impression de se mettre à nu. Ce Journal Intime, c'est le sien, celui de son personnage. Il est de tous les plans, et dans chacun de ces plans, il nous donne la vulnérabilité, la tristesse, le désarroi de ce frère qui découvre très vite qu'il ne sera que le survivant d'une relation trop brève.

Après une courte traversée du désert, Zurlini retrouve l'inspiration dans les années 70, avec Delon dans Le Professeur (1972)... 


... Et avec ce que beaucoup considèrent comme son chef-d'oeuvre : Le Désert des Tartares (1976 - toujours avec Perrin !) , adaptation poétique d'une oeuvre de Buzatti, film, qui, bande de veinards, vient d'être restauré et est ressorti en copies neuves !


A plus.
Fred.

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