jeudi 25 juillet 2013

CINEMA DE MINUIT - L'ITALIENNE DIMENSION...

Bonjour les amis !

Dimanche, à 00 H 10, sur France 3 : "La Dixième Victime" d'Elio Petri...


Encore une fois, ne pas se fier à cette affiche coquine, destinée à mettre en valeur la palstique parfaite d'Ursula Andress, alors auréolée de sa gloire bondienne... Il s'agit ici d'un film... de science-fiction. Ce qui est vraiment une curiosité ! Car si le cinéma transalpin  a brillé , durant toute l'après-guerre, dans tous les genres possibles et imaginables, la science-fiction italienne, elle, fait vraiment figure de parent pauvre ! 
Le matériau original du récit est une nouvelle de l'auteur américain Robert Sheckley, "la Septième Victime" qui conte comment, dans un futur proche, les gouvernants, pour maintenir leur autorité et gérer les pulsions meurtrières du peuple, organisent une "Grande Chasse" à laquelle les participants doivent survivre dix fois de suite, étant alternativement chasseur et gibier. Les vainqueurs deviennent riches et célèbres. Les autres sont morts . Ca vous rappelle quelque chose, n'est-ce pas ? 


( LE PRIX DU DANGER - Yves Boisset - 1983)


 
(RUNNING MAN - Paul Michael Glaser - 1987)

Eh bien c'est normal, puisque le premier film est  inspiré d'une autre nouvelle de Sheckley , au contenu très proche, et que le second est inspiré d'une nouvelle de Stephen King , elle-même inspirée de la nouvelle de Sheckley ! ( Quelqu'un veut une aspirine ?)
Quoi qu'il en soit, le thème de la chasse à l'homme n'était alors plus nouveau au cinéma , et avait déjà donné lieu à un chef d'oeuvre en 32 : Les Chasses du Comte Zaroff , de Schoedsack et Pichel...


Mais ce qui a intéressé le cinéaste Elio Petri dans la nouvelle, c'est surtout la description d'un futur cauchemardesque, orwellien, où l'homme est totalement aliéné. Petri avait déjà traité ce thème dans des drames plus classiques, comme L'Assassin (1961), portrait d'un antiquaire, qui , sous la pression de la police, finit par avouer un crime qu'il n'a pas commis.

La Science-Fiction permet ici au cinéaste d'aborder le rapport à l'autorité, à la schizophrénie, qui guette chacun de nous dans des sociétés de plus en plus autoritaires. Il reviendra maintes fois sur le sujet, notamment dans ses films politiques des années 70, dont le fameux Enquête sur un Citoyen au-dessus de tout Soupçon (1970) :


"La Dixième Victime" est aussi, de l'aveu même du cinéaste , de son film le plus "pop". Jugez-vous même dans cet extrait  :


Quand on pense que le film a été tourné deux ans avant "Blow Up" et cinq avant "Orange Mécanique", on est en droit de le considérer comme une oeuvre visionnaire.
Emmené par deux acteurs hyper-glamour, Mastroianni et Andress, qui s'affrontent dans cette chasse à mort, voici un film rare à ne pas manquer !

Bande-annonce :


A plus.
Fred.


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