vendredi 28 juin 2013

CINEMA DE MINUIT - ROMY GUIDANT LE PEUPLE...

Bonjour les amis !

Dimanche, à 00 H 25, sur F3 : "La Califfa" (1970) de Alberto Bevilacqua...


Il y a des films qui sont profondément inscrits dans leur époque et qu'il est difficile de juger avec du recul . C'est le cas de celui-ci , forcément tourné en 70 .
La Califfa (Romy) est une femme dont le mari , ouvrier comme elle, a été tué lors de grèves violentes, et qui est devenue la Passionaria du mouvement.
Doberdo (Tognazzi) est le directeur de l'usine. C'est en voulant casser la grève qu'il  rencontre la Califfa  et tombe amoureux d'elle. Il renfloue l'usine et en facilite le processus d'autogestion. Devenant ainsi la bête noire de ses anciens amis possédants...
Bref, nous avons ici une belle histoire de conversion d'un grand bourgeois aux bienfaits de la révolution sociale. Sauf que cette conversion est "biaisée" par l'amour fou que le directeur porte à la radicale Califfa.
Tout ceci est assez étrange et déroutant. Certains critiques enthousiastes vont, en parlant de ce film, jusqu'à parler d'une transposition moderne du mythe d'Antigone, d'un véritable "parcours spirituel" du directeur. Moui.
C'est pour moi, pousser un peu loin le bouchon. Ce film est surtout une volonté de transposer l'hsitoire éternelle de l'amour impossible entre le prince et la bergère dans un contexte social bien particulier. A cette époque, le cinéma , d'Italie ou d'ailleurs, débordait de réferences aux luttes sociales, c'était fichtrement dans l'air du temps.
Qu'on se rappelle de La Chine est Proche (Marco Bellochio-1967)...


...  ou de La Classe Ouvrière va au Paradis (Elio Petri - 1972)...



Films encore puissants et justes aujourd'hui.
Mais ici, nous sommes presque dans une caricature de film politique italien des années 70 , ce qu'accentue l'inévitable (quoiqu'excellente) musique de Morricone , ainsi que les (trop)  nombreux effets de la mise en scène de Alberto Bevilacqua.
Celui.-ci est avant tout poète et écrivain, et c'est son premier film, le seul, il faut bien le dire, qui attira l'attention des critiques, principalement  par l'originalité de sa distribution.
Car ce qui est le plus bluffant, dans cette entreprise, ce sont les performances de ses deux interprètes principaux : Ugo Tognazzi, un des maîtres de la Comédie Italienne, fait ici preuve d'une étonnante sobriété dans son rôle de méchant capitaliste qui voit la lumière.
Quand à Romy, elle se livre ici à l'exercice le plus compliqué qui soit pour une comédienne : incarner un symbole. Sans maquillage, à fleur de peau, elle est vraiment surprenante et livre une de ses plus belles compositions.
Un film à voir principalement pour ses acteurs. Mais cet avis n'engage que moi. Si ça se trouve, vous allez adorer...


Bande-annonce du film de ce soir :

 
A plus.
Fred.

Note importante : la Fête de la Brasserie du Marché, à laquelle je devais participer demain avec quelques chouettes copains, est reportée à la rentrée prochaine ...Excuses...

 

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