samedi 28 décembre 2013

CINEMA DE MINUIT - LA CHARGE DU BRIGADOON LÉGER...

Bonjour les amis !

Demain soir, à 00 H 25, sur France 3 : Brigadoon ( 1954) de Vincente Minnelli ...



Bon. Après le hors d'oeuvre Ziegefeld Girl de la semaine dernière, passons au plat de résistance. Passons à Brigadoon. 
Le film n'a pas la renommée de Chantons sous la Pluie ou de Tous en Scène. Il fait pourtant partie de cet âge d'or de la comédie musicale MGM, où , sous la houlette du producteur Arthur Freed...




... les talents les plus créatifs de l'époque donnèrent le meilleur d 'eux-mêmes : Minnelli, Donen, Astaire , Kelly, Cyd Charisse, le chorégraphe Michael Kidd et j'en passe. Outre les titres déjà cités, on pourrait repenser à Un Jour à New York, un Américain à Paris, Show Boat, Mariage Royal, le Pirate, sans oublier les performances nautiques à succès de la jolie Esther Williams, parfois accompagnée par des partenaires inattendus  :




Brigadoon , venant après tous ces films, arrive à un moment charnière de l'histoire du studio, et en sera en quelque sorte victime. En effet, pour contrer la concurrence grandissante de la télévision, les grands studios ont décidé de lancer un nouveau format : le Cinémascope. Si les executifs sont enthousiastes, les metteurs en scène le sont beaucoup moins. Fritz Lang considérait que le Scope était tout juste bon à "filmer des serpents"...
Ce qui explique que les premières expériences du genre furent confiées à des seconds couteaux  : Henry Koster ou Jean Negulesco , par exemple. Mais , très vite, le succès aidant , le Scope se transforme en rouleau compresseur, et tout le monde doit s'y mettre. Minnelli, contraint et forcé, doit donc filmer, dans un format qu'il n'aime pas, une pièce qu'il n'aime pas non plus.
Brigadoon, de Alan Jay Lerner, créée en 1947 à Broadway,  raconte l'histoire de deux américains suprenant, en Ecosse, un village condamné à ne vivre qu'un jour par siècle... Une authentique féérie, donc, loin des  univers visuels de bon ton chers à Minnelli et loin des fantaisies urbaines chères à Gene Kelly, l'acteur principal et chorégraphe du film  . C'était mal parti. Le studio fit des repérages en Ecosse, mais le climat et le budget décidèrent le studio à tout reconstituer à Hollywood. Ce qui ravit l'esthète Minelli, mais déçut l'aventureux Kelly. L'atmosphère du tournage s'en ressentit. Et de fait, le film est assez mal équilibré, Minnelli s'appuyant sur une esthètique très artificielle ( splendidement éclairée par Joseph Ruttenberg, dans un procédé de couleur nouveau, du nom de Anscolor), au détriment du rythme, souvent languissant. Mais il y a Gene Kelly, toujours magique, même quand il boude, surtout quand il a pour partenaire  la sublime Cyd Charisse :


Celle-ci, au faîte de sa carrière d'actrice-danseuse, exécute avec Kelly deux magnifiques ballets, qui , à eux seuls, méritent le détour...




Un film beau, très beau , même, très esthétique, mais un peu lent, artificiel et chichiteux, qui fut d'ailleurs un semi-échec en salles et qui annonce, en quelque sorte, le début de la fin de la grande période du musical...
Anecdote amusante, le pitch du film servira de base, quelques temps plus tard, à un film très différent : le culte 2000 Maniacs de Hershell Gordon Lewis, le créateur du cinéma gore ( éloignez les enfants !) :


Bande-annonce du film de demain soir (rappelez les enfants ! ) :


Bon réveillon à tous !
Fred.

dimanche 22 décembre 2013

CINEMA DE MINUIT - ZIEGFELD ET SES TROIS DRÔLES DE DAMES...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 25 sur France 3 : "La Danseuse des Folies Ziegfeld" (1941) de Robert Z. Leonard...


Pas de session Tex Avery pour les fêtes cette année, mais nous allons quand même avoir droit, pendant trois semaines, à notre ration de brillantes comédies musicales estampillées MGM !!
Et nous commençons ce soir avec ce "Ziegfeld Girl". En effet, dans les années 30-40, il y avait deux catégories de comédies musicales : celles avec "Ziegfeld" dans le titre , et les autres ! Bon, j'exagère un peu , mais j'y reviendrai...
Qui était donc ce Florenz Ziegfeld dont c'est-y-qu'on cause ?


Eh bien, c'était ce bonhomme-là , qui était tout simplement le plus grand producteur de spectacles américain du début du XXème Siècle. S'inspirant des Folies Bergères parisiennes, il monta moult revues impressionnantes, à base de machineries sophistiquées et de p'tites dames aux longues jambes. Il a profondément marqué l'esthétique du musical américain, de Busby Berkeley à Moulin Rouge. 
Son sens aigu de la publicité en fit également un homme populaire et une "marque" renommée.  Il était normal qu'Hollywood veuille lui rendre hommage et s'inscrire dans sa filiation.
Mais Ziegfeld ne donna jamais lieu à un film digne de son nom, et ce n'est pas faute, pour la MGM, d'avoir essayé.
Et ça commence en 1936, où Robert Z.Leonard, déjà lui, monte Le Grand Ziegfeld, biopic ostentatoire et pachydermique , d'une durée de trois heures ( !) où l'excellent William Powell campe le fin producteur :


Malgré la présence d'un nombre imposant de stars maison, le film est une demi-réussite, d'abord parce qu'il est trop long. Cela reste tout de même le meilleur film de Robert Z. Léonard, que certains critiques méchants réduisaient trop vite au Z de son nom.... le film  remporte d'ailleurs , en 1936, L'Oscar du Meilleur Film. Quand on pense que c'est l'année du Fury de Fritz Lang, ça laisse songeur...
En 1946, dix ans plus tard, le grand producteur Arthur Freed entame l'âge d'or du Musical MGM avec Ziegfeld Follies , où Powell reprend son rôle, cette fois en couleurs :.


8 réalisateurs, 39 (!) scénaristes , 13 compositeurs, et un casting de rêve , celui qui va porter le studio sur les fonds baptismaux pendant 15 ans : Judy Garland, Esther Williams, Lucille Ball, Cyd Charisse, Lena Horne, Gene Kelly, Fred Astaire...
Hélas, hélas, cette fois encore, la profusion nuit à la cohérence du film , qui se réduit à une succession de numéros d'inégale valeur. Le film reste tout de même dans les mémoires pour l'UNIQUE scène, très réussie d'ailleurs, réunissant Astaire et Kelly, sous l'oeil de Vincente Minnelli...


Et, entre ces deux films-là, eh bien, il y eut , en 1941, le film de ce soir, Ziegfeld Girl. Le titre est doublement mensonger : d'abord, on n'aperçoit pas Ziegfeld dans le film, d'autre part, ce n'est pas une fille, mais trois, dont nous sommes invités à suivre les parcours, trois danseuses qui connaîtront des destinées différentes, heureuses ou tragiques, dans le métier ou non . Si Leonard ne s'est pas transformé d'un coup en grand styliste, il bénéficie pour ce film d'un trio de rêve , qui fait tout le prix du film :


De bas en haut :
Judy Garland
Hedy Lamarr
Lana Turner 



Judy Garland est alors une des étoiles numéro un du studio , grâce, bien sûr, au Magicien d'Oz , et à son duo artistique et amoureux avec Mickey Rooney, qui permit à la MGM, alors à la ramasse niveau comédie musicale , de jouer à égal niveau avec la Warner et la RKO, qui tenaient jusque là les rênes du genre...


Hedy Lamarr fut d'abord, quand à elle, un objet de scandale. Dans son pays d'origine, la Hongrie, et sous le nom de Hedy Kiesler, elle se fera connaître en apparaissant nue dans le film Extase , en 1933 :


Malgré sa réputation sulfureuse, en 1938, elle convaint (difficilement) Mayer de l'engager, et, à petits pas, parvient à accèder aux premières marches du podium. Son indéniable sex-appeal a longtemps fait oublier qu'elle fut également inventeur , avec George Antheil, d'un système de radio-guidage de torpille durant la Seconde Guerre Mondiale ! Incroyable mais vrai !


Lana Turner, en voilà une également qui avait du sex-appeal à revendre ! Actrice limitée, ancien mannequin, elle était d'une incroyable photogénie qui incitera les plus grands , et notamment Douglas Sirk, à l'engager. Mais c'est Tay Garnett qui en fera une garce définitive dans le justement renommé Facteur Sonne Toujours Deux Fois, , en 1942 :


Au milieu de ces sublimes créatures, on remarque le cher James Stewart, dans le rôle du  compagnon d'infortune de Lana Turner , ici un peu en retrait , ce qui s'explique sûrement par le fait qu'il venait de s'engager dans l'armée de l'air  américaine ( un an avant Pearl Harbour !) .



On ne le reverra sur un écran que cinq ans plus tard, en 1946, dans La Vie est Belle de Capra...

Enfin, on peut noter  la présence du crooner Tony Martin, peu charismatique, mais qui aura la chance de devenir le mari au long cours de la plus belle danseuse d'Hollywood : Cyd Charisse...


Veinard, va !

Bref, pas un classique du genre, mais un film bien agréable à regarder, pour qui aime , le glamour, la musique le mélodrame... et les chorégraphies du grand Busby Berkeley, même s'il est à cette époque déjà un peu sur le déclin...

Bande-annonce :


Joyeux Noël à tous !
Fred.








 


dimanche 15 décembre 2013

CINEMA DE MINUIT - PARIS MUTUEL...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 15 sur F3 : "Sous le Ciel de Paris" (1951) de Julien Duvivier...


Après la Seconde Guerre Mondiale, Julien Duvivier , le cinéaste autrefois fêté de Pépé Le Moko, de La Belle Equipe, de La Fin du Jour, et ensuite exilé à Hollywood, a un peu de mal à retrouver ses marques dans son pays natal. Le film qui marque son retour est Panique, en 1946, avec Michel Simon, splendide mais très noire adaptation des Fiançailles de Monsieur Hire de Simenon :


Mais la critique et le public cherchent l'espoir après des années de terreur : la patte pessimiste de Duvivier passe mal , de même que celle de Prévert et Carné pour leurs Portes de la Nuit, sorti la même année... Pour se ressourcer, le cinéaste part donc tourner en Angleterre ( Anna Karénine avec Vivien Leigh) et en Espagne ( l'obscur Black Jack) . A son retour, il entreprend Au royaume des Cieux, avec Reggiani, gros échec également.
N'ayant plus grand'chose à perdre, il décide alors de monter un projet plus original, conçu avec le concours de l'ancien jeune premier René Lefèvre .


Le héros de ce nouveau film sera... Paris. Ce fantasme de filmer une ville avant de raconter une histoire n'est pas nouveau, notamment concernant la ville-lumière : René Clair s'était déjà livré à l'exercice dans Paris qui dort en 1925...


... Et dans Sous les Toits de Paris , en 1930...


Vous noterez la similitude des titres, encore plus troublante quand on sait que Lefèvre était un des acteurs fétiches de Clair...
Bref, ces deux-là veulent rendre hommage à Paris, et pour cela , ils vont utiliser une forme inédite  : le film choral . Enfin, inédite :  il est intéressant de noter que la même année, Luciano Emmer , en Italie, utilise la forme chorale pour son Dimanche d'Août... Lequel a copié l'autre ?
Quoi qu'il en soit, pas de héros dans ce film, mais une multitude de petits personnages, qui vont se croiser, s'ignorer , se déchirer, vivre, mourir... sous le ciel de Paris !
Voilà qui est enthousiasmant, en tous cas sur le papier. Hélas, hélas, hélas, René Lefèvre n'est ni Charles Spaak ni Henri Jeanson, et son univers pèse peu lourd face , encore une fois, à l'amertume du père Juju . Celui-ci mêle maladroitement une grande liberté narrative ( caméra à l'épaule, tournage en extérieur, ciné-reportage) et des personnages le plus souvent sortis de la littérature à deux sous ( une vielle dame pauvre, un sculpteur sadique, un couple d'amoureux tragique, un brave chirurgien), le tout devenant une espèce de grand fourre-tout stylistique. Pour tâcher de lier tant bien que mal le tout, Duvivier fait appel à Jeanson pour un commentaire dit par François Périer, riche en mots d'auteur , certes, mais qui ne parvient pas à donner une unité, une vision d'ensemble , un discours sur Paris. 
Ce qui fait que la chanson, demeurée célèbre, et créée ici par Jean Bretonnière, avant d'être reprise par Piaf? Montand et Gréco, se suffit presque à elle-même et fournit un portrait plus simple, et peut-être plus juste, de Paris :




On remarquera dans la distribution foisonnante  la jeune Brigitte Auber , que Hitchcock remarquera et fera tourner dans La Main au Collet, ainsi que , curiosité supplémentaire, la présence de deux  "chansonneurs" plutôt rares à l'écran  : d'abord, le vétéran Georgius , véritable légende des années 20-30, où il chantait des chansons loufoques et surréalistes, comme le fameux Lycée Papillon (1936)...


... et le jeune Pierre Destailles, à la carrière discrète , faite dans les cabarets, et qui laissera tout de même à la postérité une des plus belles chansons de l'après-guerre, Tout ça parce qu'au bois de Chaville...


 Le tournage terminé, Duvivier part pour l'Italie, cette fois, tourner LE film qui lui remettra enfin dans la course, et qui sera même un de ses plus jolis succès commerciaux : un certain Petit Monde de Don Camillo, avec Fernandel et Gino Cervi...


Extrait du film de ce soir :


A plus !
Fred.





jeudi 12 décembre 2013

SPECIAL PREMIERE A CHATELLERAULT !

Bonjour les amis !

Dernière chance ce soir pour savourer en ma compagnie le petit chef d'oeuvre de Billy Wilder, Spéciale Première ( 1974) !


Ce petit écrin pour le tandem Jack Lemmon/Walter Matthau vous est proposé ce soir Jeudi 12 Décembre , à 20 H 30, au Cinéma Les 400 Coups de Châtellerault !

Extrait du film, avec Susan Sarandon qui chante !


Le mois prochain, j'aurai le plaisir de vous présenter Les Sept Samouraïs ( 1954) de Akira Kurosawa !

A ce soir !
Fred.


lundi 9 décembre 2013

SPECIAL PREMIERE A CIVRAY !!

Bonjour les amis !

Ce soir, c'est au cinéma Cinémalice de Civray , à 20 H 30, que j'aurai le plaisir de vous présenter Spécial Première ( 1974) de Billy Wilder !


Une satire grinçante, cruelle mais désopilante du monde de la presse, emmenée par le tandem Jack Lemmon/Walter Matthau !

Bande-annonce :


Prochaine ( et dernière ! ) séance : le Jeudi 12 Décembre à Châtellerault ! 

A ce soir !
Fred.

dimanche 8 décembre 2013

CINEMA DE MINUIT - WILLIE L'ORSON...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 15, sur France 3 : "Macbeth" (1948) d'Orson Welles...

Orson Welles idôlatrait Shakespeare. Il lui fallut néanmoins attendre son cinquième long métrage , et l'échec  de sa pièce Around the World in 80 days , pour qu'il porte enfin  à l'écran le grand Will. La RKO et la Columbia ne lui pardonnant pas ses frasques, Welles se tourne vers le moins pauvre des studios fauchés, Republic Pictures. Celui-ci accepte de financer le projet pour 200 000 dollars, une misère . Mercury Productions, donc Welles lui-même, rallonge la sauce de 100 000 dollars. Il n'empêche que pour monter une grande épopée faite de bruit et de fureur, ça fait peu.
Qu'à cela ne tienne, le défi est relevé, et audacieusement. Le réalisateur avait déjà monté la pièce au théâtre, avec une distribution... exclusivement noire ! Impossible de transposer la chose, au sein de la très conservatrice Republic. Il est donc décidé de tranformer un défaut ( le manque de moyens !) en qualité, et d'épurer au maximum décors, distribution et costumes ! Il s'agit en fait de répondre aux très classieuses mais très académiques et très cossues versions filmées à l'époque par Laurence Olivier , par exemple Henri V (1944) :


Welles s'oblige à  respecter au maximum les contraintes de sa version scènique. Là où Olivier prend l'espace , Welles filme en plan serré. Là où Olivier met en avant la splendeur ostentatoire de la royauté britannique, Welles noie ses acteurs dans la brume écossaise (jolie façon de cacher la misère ) et choisit  des costumes d'une époque indéterminée et bruts , pour ne pas dire barbares. La fable, teintée de surnaturel, est ici traitée comme un cauchemar ,  un film d'horreur, et préfigure même, par moments,  l'esthétique de l'Héroïc Fantasy..



Welles se réserve la part du lion dans le rôle de Macbeth. Mais il innove grandement : à l'inverse d'un Laurence Olivier qui , à chaque réplique, semble rendre hommage à l'auteur et être conscient de la grandeur de ses répliques, Welles compose un personnage halluciné , qui , tour à tour, éructe et marmonne, le tout... avec l'accent écossais ! Chose que les puristes ne pardonneront pas ! Il faut dire que cet accent appuyé, caricatural, parfois faux ( la plupart des acteurs sont américains !) rend à certains moments le texte inaudible , ce qui constitue pour beaucoup un authentique crime de lèse-Shakespeare !
Il a également le culot de confier le rôle mythique de Lady Macbeth à une quasi débutante , Jeanette Nolan.


Celle-ci fait merveille, notamment dans les scènes de folie, poussées à leur paroxysme. Paroxysme pourrait d'ailleurs être le maître-mot du film, qui n'hésite pas à utiliser les techniques les plus voyantes et aussi les plus grandiloquentes de la grammaire cinématographique : cadrages obliques, toiles peintes, musique omniprésente, contrastes violents , le tout pour casser la raideur, le respect trop grand , le bon goût appliqué systématiquement à l'oeuvre shakespearienne.
A sa sortie, le film est un cuisant échec critique et commercial dans les pays anglo-saxons , notamment à cause de l'accent écossais . La preuve : dans les pays non-anglophones, où le film est doublé ou sous-titré, le film fait un tabac !! Notamment en France, où il est encensé par André Bazin, le futur fondateur des Cahiers du Cinéma... Mais le tollé provoqué empêche sa sélection à la Mostra de Venise, où il aurait été en compétition... avec le Hamlet de Laurence Olivier !


Cet échec met un terme (temporaire) à  la carrière de Welles réalisateur  à Hollywood . Il part alors en Angleterre, y tourner Le Troisième Homme . 


Incorrigible, il réinvestit tout de suite son cachet pour monter son deuxième Shakespeare, Othello. Mais ceci est une autre histoire...


Extrait du film de ce soir :



A plus.
Fred.






lundi 2 décembre 2013

SPECIALE PREMIERE A GENCAY !

Bonjour les amis !

Oui, bon, je radote, mais c'est aussi un peu pour ça qu'on a fait appel à moi : ce soir, Lundi 02 Décembre, c'est au Cinéma de Gencay , à 20 H 30, que j'aurai le plaisir de vous présenter Spéciale Première (1974) de Billy Wilder !


Vous ne pouvez pas terminer l'année 2013 sans savourer l'excellence du tandem Jack Lemmon/Walter Matthau dans cette satire grinçante du journalisme à sensation !

Bande-annonce :


Prochaine séance : le Lundi 09 Décembre à Civray !

A ce soir !
Fred .



A ce soir

 

dimanche 1 décembre 2013

EDITION SPECIALE A CHAUVIGNY !

Rebonjour les amis !

Ce soir, c'est à Chauvigny , à 20 H pile (Attention !) , au Cinéma le Rex, que j'aurai le plaisir de vous présenter Spéciale Première, comédie trépidante de Billy Wilder  réalisée en 1974 !


L'occasion de découvrir, ou de redécouvrir l'explosif tandem Jack Lemmon/Walter Matthau !

Bande-annonce : 


Séance suivante : demain Lundi 03 Décembre à Gencay !

A tout à l'heure !
Fred.

CINEMA DE MINUIT - PARTIE DE CHASSE A HOLLYWOOD...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 15 sur France 3 : " L'Aveu" (1944) de Douglas Sirk...

Eh non, vous ne rêvez pas ! Le nom qui apparaît juste au-dessus du titre très hollywoodien sur cette affiche très hollywoodienne est bien celui ... d'Anton Tchekhov ! On notera l'extraordinaire goût de l'affichiste, qui se situe ici à la lisière de la publicité mensongère, puisque dans le film, dont l'action se passe en Russie  à la veille de la Première Guerre Mondiale, les protagonistes sont plutôt habillés ainsi :


La pose lascive de la belle Linda figure bien dans le film, mais au détour d'une seule et courte scène :


Enfin, bref, bon, passons . L'Aveu est le deuxième film américain de l'allemand Detlef Sierck, qui a américanisé son nom en Douglas Sirk. Celui-ci a débuté sa carrière à la UFA nazie, en dirigeant , entre autres, Zarah Leander, la grande rivale de Marlène Dietrich :


Il arrive aux Etats-Unis sans tambours ni trompettes, et y signe, comme gage de loyauté à son pays d'accueil, un film anti-nazi d'une rare violence, Hitler's Madman , pour le studio le plus fauché d'Hollywood : PRC . Chose unique dans l'Histoire : le film est tellement impressionnant que la MGM, le studio le plus riche d'Hollywood  , demande à le distribuer , en finançant elle-même le retournage des scènes vraiment trop cheap !


 Le film rencontre de plus un très grand succès  , qui met Sirk sur orbite du jour au lendemain et lui laisse les coudées franches pour son film suivant . Or, Sirk veut adapter Tchekhov. Et plus particulièrement La Partie  de chasse. Fraîchement arrivé à Hollywood, il décide de faire un film d'inspiration européenne. Il choisit comme chef opérateur Eugen Schüfftan , qui a éclairé , entre autres, le Métropolis de Lang et le Quai des Brumes de Carné. Mais pour des raisons syndicales, il ne peut signer son travail et est crédité comme  "Conseiller Technique". La musique est du hongrois Karl Hajos, musicien fétiche de Von Sternberg, et pour le rôle ambigü du juge Fédor Pétroff , il choisit l'impeccable britannique George Sanders, lui-même né en Russie. .
Il travaille également la construction, qui se déroule en flash-back : le Comte Volsky amène à une éditrice le récit du drame qui a brisé sa vie quelques années auparavant. Entre l'avant et l'après : la guerre et la révolution.. Le film n'est que partiellement tchekhovien dans la mesure où Sirk est assez lucide pour tracer le portrait d'une Russie , dont certes, on peut se montrer nostalgique, mais qui porte en elle, par son égoïsme, sa dolence, les germes de la révolution à venir.
Si on trouve ici le soin esthétique qui marquera l'Âge d'Or de l'oeuvre de Sirk, dix ans plus tard, à la Universal, il faut bien avouer que l'oeuvre n'est pas aboutie, notamment à cause de sa distribution féminine : Anna Lee est un peu fragile dans le rôle de la froide Nadina, et , surtout, surtout, la vénéneuse Linda Darnell n'est pas crédible deux minutes en paysanne russe...
On a parfois comparé cet Aveu au superbe Letttre d'une Inconnue de Max Ophüls, dont la construction est similaire... Et que j'aurai l'occasion de vous présenter, en Février prochain , aux Séances Patrimoine du CLAP...



Mais la comparaison est trop écrasante. Il s'agit d'une étape dans la carrière de Sirk , à cheval entre une Europe dont il est nostalgique et une Amérique qu'il n'a pas encore percée à jour... Le film vaut surtout pour l'admirable Edward Everett Horton, acteur fétiche et comique de Lubitsch, ici brillant à contre-emploi dans le rôle du Comte Volsky...

Bande-annonce du film de ce soir :



A plus.
Fred.




jeudi 28 novembre 2013

A VASLES TON VIANDOX !

Bonjour les amis !

Comme dirait Philippe Varin, "Une entreprise qui ne se développe pas finit par mourir, et alors il faut filer avec la caisse !" ( je cite de mémoire ..)
Moi, comme la caisse est vide, je n'ai pas le choix : je me développe !
J'exporte donc le Viandox à Vasles, dans les Deux-Sèvres ! C'est demain Vendredi 29 Novembre à 20 H 30 à La Bibliothèque (un endroit où y'a des livres !).
Des sketches, des chansons, et peut-être, à la fin, un autodafé pour faire plaisir à nos amis rappeurs !


A demain, les amis !

dimanche 24 novembre 2013

SEANCES PATRIMOINE - WILDER A LA CRECHE !

Bonjour les amis !

Cet après-midi, Dimanche 24 Novembre  à 17 H, je serai au Cinéma H.G.Clouzot de La Crèche (79) pour vous présenter Spécial Première de monsieur Billy Wilder !


Une formidable adaptation de la pièce de Ben Hecht avec le tandem Jack Lemmon/Walter Matthau !

Bande-annonce :



Pour les fainéants et les trop loin , je présenterai également ce film

Dimanche 1er Décembre à Chauvigny
Lundi 2 Décembre à Gencay
Lundi 09 Décembre à Civray
Jeudi 12 Décembre à Châtellerault

A tout à l'heure, sûrement !!
Fred.

samedi 23 novembre 2013

CINEMA DE MINUIT - INNOCENT TESTAMENT...

Bonjour les amis !

Demain soir, à 00 H 15, sur France 3 : "L'Innocent" (1976) de Luchino Visconti...


Les cinéastes fantasment toujours beaucoup sur les oeuvres ultimes des grands auteurs. On a envie d' y voir le film de toutes les clés, la solution de l'énigme, le sens de l'ensemble. La réalité est hélas plus complexe. Le dernier film peut être un feu d'artifice, comme Gens de Dublin de John Huston...


... Ou un pétard mouillé, à l'instar du triste Complot de Famille du père Hitchcock...


Cela dépend de l'inspiration, de l'état de santé , moral et aussi physique , des chers cinéastes. Lorsqu'il attaque le tournage de L'Innocent, Luchino Visconti est malade, et contraint de tourner , pour des raisons de confort, des films intimistes. Si le précédent, Violence et Passion, avec Burt Lancaster, est, lui, bizarrement considéré comme le film testamentaire du maître, son authentique dernier film, lui, sera longtemps sous-estimé par la critique.
Et pourtant, quel dernier bouquet. Le Visconti des années 60, celui du Guépard, ne se faisait déjà pas d'illusion sur la corruption de la Haute Bourgeoisie, sa vanité, mais le trait dur s'accompagnait d'un amour immodéré pour la reconstitution du grand luxe XIXème et le charisme de ses grands hommes. Plus de dix ans plus tard, le trait s'est encore durci , et cette fois, les masques tombent.
Ici est adapté un roman des plus sombres de Gabriele d'Annunzio, faisant le portrait d'un pathétique grand bourgeois, fat, prétentieux et infidèle, qui, vexé de la liaison passionnelle que son épouse noue avec un écrivain, reconquiert celle-ci. Qui se retrouve quand même enceinte de l'amant. Le couple décide de garder l'enfant, mais le mari trop fier, tue volontairement celui-ci (l'innocent), lâchement, en lui faisant prendre froid. Devant la colère de sa femme, et ne sachant vivre autrement qu'en se mettant en scène , il met grotesquement fin à ses jours.
Nous sommes loin des ors du Guépard, même si le décor, entièrement constitué d'emprunts à des collections privées, est un régal pour les yeux. Nous sommes dans un récit de décadence, pour ne pas dire de folie.
Visconti voulait Alain Delon et Romy Schneider dans  les rôles principaux. Leur refus est peut-être à l'origine de la bouderie de la critique, qui croyait y voir un projet "au rabais". Au contraire, le charisme moyen des deux interprètes principaux accentue la sensation de vacuité dégagée par cet univers.


Laura Antonelli est alors abonnée aux comédies sexy, dirigées par des talentueux ( Risi, Campanile) ou pas. Elle est entre autres la star de Malicia, drôle de machin érotico-neu-neu, qui fut un des plus gros succès de l'année 1973 :


Bien qu'elle fut la compagne de notre Belmondo national, son rôle le plus ambitieux est bien dans L'Innocent. Elle se tire moyennement bien de ce rôle, il faut bien le dire , complexe, de femme à la fois coincée, passionnée, amoureuse puis névrosée (ouf !) . Mais elle porte magnifiquement bien les tenues d'époque...

( denière image du film, sublime...)

... Et son opacité constitue un excellent appui de jeu pour son partenaire Giancarlo Gianini.
Celui-ci est le pivot du film. Mal connu du grand public, il est pourtant un des acteurs les plus fins de cette époque , dans des personnages aussi bien distanciés que grotesques. Il porte le film sur ses épaules, à la fois dur, égoïste, pathétique, enfantin, et enfin ridicule. Ca n'engage que moi, mais je ne suis pas sûr que Delon aurait fait mieux, en tous cas il aurait tiré le personnage vers plus de charme, c'est certain. Et c'eut été dommage.
Car ce qui rend ce film touchant, c'est que l'on en sait plus, au fil des scènes,  si l'on doit envier ou plaindre ces nantis déconnectés du monde nouveau qui se crée alors,  ces quasi-fantômes qui s'inventent des enjeux, en pure perte , et en attendant la mort. 
Un film à redécouvrir, comme on dit dans Télérama.


A plus.
Fred.

BONUS : RIP Georges Lautner. Ce ne fut pas un très grand cinéaste, et il s'est d'ailleurs bien souvent banané. Mais il fut parfois un réalisateur inspiré, bien sûr avec Les Tontons Flingueurs, Ne nous Fâchons Pas, mais même sans Audiard, il fit parfois merveille, avec le méconnu On aura Tout Vu, avec Pierre Richard, et son fameux "A genoux, escalope !" ...


.. Et le sombre et passionnant Septième Juré, avec Blier et Francis Blanche , un peu avant les Tontons...

 

dimanche 17 novembre 2013

CINEMA DE MINUIT - LES VALJEAN NORMAUX N'ONT RIEN D'EXCEPTIONNEL...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 15, sur France 3 : "Les Misérables" (3ème époque) de Raymond Bernard (1934)...


Le retentissement qu'eut à l'époque la version de Raymond Bernard éclipsa totalement chez nous la version hollywoodienne sortie l'année suivante, à nouveau par la Fox, en 1935. Version où le doux Valjean/Fredric March se faisait littéralement bouffer par l'ogre-cabotin Charles Laughton en Javert, comme l'indique le montage ci-dessous...

Les américains n'auront pas plus de chance avec leur version de 52, qui , comme la précédente est un digest assez peu digeste, avec, en plus, cette fois, pour jouer l'ancien forçat,  l'ultra-fade Michael Rennie , qui suffit à plomber l'ensemble...


... Alors que Gino Cervi , futur Peppone, est au contraire  l'atout majeur de la version très feuilletonesque de Riccardo Freda, en 47 :


Mais attardons-nous un peu sur l'AUTRE version française classique, la plus connue et souvent la plus appréciée : elle date de 1957, est en Technicolor et en Technirama ( ?)  , et réunit une distrib' à couper le souffle : Gabin/Valjean, Blier/Javert, et Bourvil/Thénardier !


Pourquoi cette version-là, avec de tels atouts , n'est-elle pas à la hauteur de la version Baur ? Eh bien, la faute en revient à l'adaptation, pourtant signée Barjavel, et surtout au metteur en scène Jean-Paul Le Chanois. Celui-ci , sympathique auteur de plusieurs films engagés ( Le Cas du Docteur Laurent) ou naturalistes ( Sans Laisser d'Adresse, L'Ecole Buissonnière) se retrouva un peu dépassé par le dispositif du grand spectacle et le charisme de ses acteurs . Le résultat est sage et illustratif, presque scolaire . Quand à la fin du récit, qui dure quand même trois heures, elle est carrément bâclée. Si Blier et Bourvil ( et Reggiani en Enjolras !) réussisent des compositions saisissantes, Gabin est déjà en train de de se fossiliser dans son rôle de patrarche et donne une vision un peu distanciée, un peu symbolique de Valjean, un rôle qui lui tenait pourtant à coeur, admirateur qu'il était d'Harry Baur... A-t-il été paralysé par son admiration ?
Autre choix judicieux de Valjean : Lino Ventura, hélas dirigé par la patte lourde de Robert Hossein, à la télé , en 78 :


Quand à Lelouch, en 95, comme à son habitude, il mit de côté le roman d'Hugo pour exposer ses propres délires sur la vie, l'amour, les gens, les chansons, et les caméras qui tournicotent. Ses inconditionnels se sont pâmés, les autres ont fui. J'ai fui. Je  lui sais  quand même gré d'avoir donné à Annie Girardot un des ses derniers grands rôles ...
J'oublie évidemment beaucoup d'autres adaptations, dont certaines ont disparu, au propre comme au figuré .
34, en tout, je le rappelle, rien qu'au cinéma !

La dernière en date est hollywoodienne, elle date de ... 2013...


... Et s'inspire autant du roman d'Hugo de la comédie musicale qui en fut tirée , en 1980, par Boublil et Schönberg, comédie musicale qui a fait le tour du monde et qui donna, chez nous, au moins un tube:



Preuve que l'on n'en a pas fini avec Valjean, Cosette, Javert... Et plus généralement avec la littérature du XIXème Siècle ! Tant pis pour Robbe-Grillet !

A plus.
Fred.





dimanche 10 novembre 2013

CINEMA DE MINUIT - CHEZ CE VALJEAN-LA, MONSIEUR...

Bonjour les amis !

Ce soir, à 00 H 15 sur France 3 : "Les Misérables" (2ème partie) de Raymond Bernard (1934)...


Nous voici donc en 1934, et le Cinéma Français s'attelle à sa première version parlante des Misérables... Le projet , ambitieux, est initié par le sulfureux nouveau patron de Pathé, Bernard Natan, et un jeune producteur promis à un grand avenir, Raymond Borderie. Ne voulant rien laisser au hasard, ils confient la mise en scène à un des réalisateurs les plus en vue de l'époque, Raymond Bernard.


Fils de Tristan Bernard, il débute aux côtés de Max Linder en 1919, mais très vite, s'impose , à l'époque où les références s'appelaient DeMille ou Griffith, comme un excellent réalisateur de films à grand spectacle, comme Le Miracle des Loups (1924) ou Le Joueur d'Echecs (1927) :


Comme Maurice Tourneur, et à l'inverse d' Abel Gance ou de Marcel L'Herbier, il passe sans coup férir le cap du parlant et marque l'Histoire du Cinéma avec Les Croix de Bois (1931), encore aujourd'hui considéré comme un des films les plus forts tournés autour de la Première Guerre Mondiale :




La force de Raymond Bernard à cette époque, c'est d'avoir su concilier le sens esthétique hérité du cinéma muet à la nécessité de théâtralisation , de nuances de jeu demandées par le parlant. Sa version des Misérables, et la restauration du film  le montre ô combien , est un petit bijou de travail autour de la lumière, des décors, de la reconstitution de cette époque dure et sans pitié. Et, surtout, le réalisateur prend bien soin de ne pas faire de Valjean un symbole , mais bien un être de chair et de sang, aidé en cela par la formidable composition d'Harry Baur.


Je ne redirai pas encore une fois tout le bien que je pense de ce monstre sacré, dont la contradiction entre l'énorme carcasse et la grande sensibilité én faisaient le choix idéal pour ce Valjean, forçat herculéeen qui découvre la bonté en même temps que l'injustice... Pardon pour ces autres grands qui ont porté le costume ( Gabin, Ventura, nous en reparlerons la semaine prochaine) , mais Baur les bat à plate couture, ne faisant pas venir le personnage à lui, mais l'incarnant en toute humilité.
Il bénéficie, il faut bien le dire, de partenaires de choix : les légendes du théâtre Charles Dullin et Marguerite Moreno composent de terrifiants Thénardier, et Charles Vanel ( pardon à Blier !) compose pour moi le Javert définitif, raide, implacable, froid, bref , totalement psychorigide, comme on ne disait pas encore...



Les jeunes également sont particulièrement surprenants pour l'époque, où les jeunes premiers avaient l'habitude de parler faux  : Jean Servais en Marius, et Emile Genevois en Gavroche...
Mais l'honnêteté m'oblige à écrire que , si Bernard est un excellent directeur d'acteurs , il a plus de mal avec ses actrices : Florelle, dans le rôle de Fantine, en fait des caisses, Orane Demazis dans le rôle d'Eponine ( prévu pour Arletty !)... hum... Enfin, bon, Orane Demazis, quoi, la Fanny de Pagnol... et même la craquante Josseline Gaël est un peu fade en Cosette... Quand on pense que le rôle devait aller à Danielle Darrieux... Quel gâchis !

Mais bon.  Malgré ces (petites) réserves, le film est inratable. C'est la raison pour laquelle, en rentrant du match d'impro opposant l'ADIV aux Ephémères de Montréal ce soir à 20 H 30 Salle des Trois Cités à Poitiers, vous ne vous coucherez pas tout de suite. C'est un ordre.

A ce soir.
Fred.











vendredi 8 novembre 2013

L'IMPRO, C'EST BEAU !

Bonjour les amis !

Gros week-end pour les amoureux de l'improvisation théâtrale !
En effet, l'ADIV a l'honneur et l'avantage de recevoir l'équipe des Ephémères de Montréal , actuellement en tournée, et pour 2 évènements ( on vous gâte, n'est-ce pas ?) :

- un Match ce Dimanche 10 Novembre à 20 H 30 Salle des 3 Cités à Poitiers ( n'ayez pas peur de rentrer tard, le lendemain, c'est férié !)


- et un Labo d'Improvisations Intimes ( intrigant, n'est-ce pas ?) le lendemain Lundi 11 Novembre à 20 H (attention !) à La Grange Aux Loups de Chauvigny.

 Quand à notre équipe, elle est prête, grâce à notre coach exigeant, Abdellatif Bellin :

LA VIE D'ADIV

A Dimanche, les amis !
Fred.




dimanche 3 novembre 2013

TOUS A CHAUVIGNY ! - MARTIN, LEWIS ET P'TITES PEPEES...

Bonjour les amis !

Ce soir, c'est à Chauvigny , au Cinéma le Rex,  à 20 H pile ( attention !) que je vais avoir le plaisir de vous retrouver pour que nous visionnions z'ensemble l'excellent Artistes et Modèles (1955) de Frank Tashlin avec le tandem Dean Martin/ Jerry Lewis !


Ainsi que les fort pimpantes Dorothy Malone et Shirley Maclaine dans un petit bijou de Comédie Musicale Burlesque Hollywoodienne !

Bande-annonce (non restaurée, mais le film, lui, l'est, et pas qu'un peu !) :


A ce soir, donc !
Fred Ab.


CINEMA DE MINUIT - LE NOM DES VALJEAN...

Bonjour  les amis !

Ce soir, à 00 H 10 sur France 3 : "Les Misérables" (1ère époque) de Raymond Bernard (1934)...


Mesdames et messieurs, voici, devant vos yeux ébahis, la plus belle adaptation du roman de Victor Hugo, et la plus complète : elle se divise en effet en trois parties, que le CDM diffusera successivement. 
Pendant des années, il a été difficile de se faire une idée précise de la valeur du film, tant les copies existantes étaient fatiguées... et fatigantes pour l'oeil du cinéphile. 
Mais , merveille des merveilles, Pathé s'est sorti les doigts et vient de livrer une restauration aux petits oignons !
Je dispose donc de trois articles pour vous faire un topo sur ces "Misérables" . Je vais en profiter : cette semaine, je vais vous parler des versions qui ont précédé celle-ci. La semaine prochaine, je m'attacherai à cette version, la meilleure, et je concluerai en évoquant celles qui lui ont succèdé.
Il faut dire que l'ouvrage a connu pas moins de 34 versions : la plus récente datant de 2012, et la plus ancienne... de 1907, soit 55 ans après la sortie du roman, elle s'appelle On the Barricade et elle est réalisée par la première femme cinéaste, Alice Guy. 



Ce film très court ne reprend que l'anecdote de Gavroche et de la Commune. La première adaptation complète de l'oeuvre est... américaine, et elle est signée par James Stuart Blackton, surtout connu pour avoir été un des créateurs du dessin animé, entre autres avec son fameux Humorous Phases of Funny Faces (1906) , ancêtre du morphing...


La France reprend la main en 1914, avec une version en 4 parties, signée Albert Capellani... Et après la Première Guerre, tout le monde s'y met.
Frank Lloyd, à Hollywood, dès 1917...

... le grand feuilletoniste français Henri Fescourt propose, lui, en 1925, une version de 6 heures , avec, dans le rôle de Valjean, Gabriel Gabrio, que l'on retrouvera dans le Regain de Pagnol, en 36...




Cependant que le Japon (!) se fend de trois versions successives, la parlant n'arrête pas l'engouement pour l'oeuvre d'Hugo : la première adaptation  sonore sort à Hollywood en 1929 ...
Ce qui fait, en un peu plus de vingt ans, une bonne dizaine de Misérables...
Comment expliquer cet engouement ? En bien, peut-être, tout simplement, par la grandeur et l'ambition du roman. Le Père Hugo souhaitait livrer une fresque humaniste accessible à tous. Il s'est donc inspiré d'une forme  alors en vogue, celle du feuilleton quotidien qui paraissait dans les journaux. Il a choisi des personnages forts, qu'il a montré en situation de force , puis de faiblesse, il a montré des injustices, incitant le lecteur à l'identification, il a multiplié les péripéties, a travaillé sur la durée , pour favoriser l'attachement ( ou la détestation - Javert) aux personnages, s'inspirant aussi bien des leçons de Balzac que de celles de Dumas, et utilisant un langage populaire qui lui valut les reproches, à l'époque, d'autres auteurs plus "précieux" ( Flaubert, Lamartine).
Et ça, tout ça, le cinéma adore, le cinéma est preneur. Le cinéma est mouvement. Si le feuilleton à épisodes a eu tant de succès , et en a encore aujourd'hui, c'est qu'il ne prend pas le temps de figer les idées, il les fait avancer. Les Misérables, c'est à la fois un western et un manifeste politique. Une statue antique et un dessin animé. Il est amusant de voir à quel point les personnages et les situations présentées sont , à 90 % , fidèles au roman, juste parfois un peu édulcorées. On a beaucoup plus souvent trituré Dumas, par exemple.  Les Misérables ont une structure tellement forte, une mécanique tellement implacable que le public de cinéma s'y retrouve toujours...
Alors, où se situe la différence qualitative entre toutes ces versions, et pourquoi celle de Raymond Bernard est-elle la meilleure ? Eh bien, c'est une question d'incarnation, et c'est ce que nous verrons la semaine prochaine...

Extrait de la version de ce soir...


A plus.
Fred.


vendredi 1 novembre 2013

TOUSSAINT, TOUS A CIVRAY !!

Bonjour les amis !

Demain, Samedi 02 Novembre, j'aurai la plaisir d'être au cinéma Cinémalice de Civrayà 17 H (attention !) pour vous présenter, dans le cadre des Séances Patrimoine , l'indispensable Jour de Fête de Jacques Tati !


Après la version originale de 1949, la version "retravaillée" de 1961 (avec les petits fanions en couleurs), la redécouverte de la version "couleurs" il y a quelques années , venez découvrir la version originale Noir et Blanc en Version restaurée !



A demain !
Fred.

dimanche 27 octobre 2013

CINEMA DE MINUIT - LA TOUR DE NAVE...

Bonjour les amis !

Ce soir, sur F3, à 00 H 20 : "La Tour de Nesle" (1955) d'Abel Gance...


Hum.
Commençons par le commencement : Abel Gance fut un des plus grands, si ce n'est le plus grand cinéaste français de l'époque du muet. Ses audaces, son sens artistique, sa très grande liberté faisaient alors passer les dafauts qu'étaient , déjà, à l'époque, sa tendance à l'emphase et une absence d'humour pathologique. Il n'est qu'à regarder certains plans sublimes de son  J'Accuse (1919), un des premiers et des plus beaux films sur l'horreur de la Première Guerre Mondiale.


Puis vint le parlant. D'abord hostile à cette nouveauté, il se lance dans une nouvelle aventure folle : La Fin du Monde, où il jouait le rôle principal,  salmigondis philosophico-symbolique, et surtout désastre financier...


Gance ne se remit jamais de cette déroute, et, à partir de ce moment-là, s'il continua à tourner , ce fut sans plus avoir les mains complètement libres...Et en se laissant dépasser.
En témoigne cette assez pathétique Tour de Nesle, qu'il parvient à tourner après plus de dix ans d'inactivité forcée.C'est aussi son premier film en couleurs.
C'est un projet du producteur Fernand Rivers, spécialisé dans les projets peu ambitieux. Il cherche ici , visiblement, à reproduire le succès de Barbe-Bleue (1951) , premier film français en couleurs, dont il reprend l'interprète principal, Pierre Brasseur, et le contexte morbide : la Tour de Nesle est en effet un pièce où l'on commet moult assassinats... 
Mais la ressemblance s'arrête là . On retrouve peu Alexandre Dumas dans cette adaptation grossière , pompeuse et qui n'est jamais aussi pathétique que quand elle se veut drôle...
La coproduction italienne impose Silvana Pampanini. Ancienne Miss Italie, elle fut davantage une people qu'une comédienne , et échoua à rejoindre mesdemoiselles Loren et Lollobrigida au palmarès des sex-symbols italiens.


Les fidèles des Séances Patrimoine pourront, eux, s'amuser à reconnaître le tout jeune Paul Guers, que l'on retrouvera plus tard dans La Baie des Anges de Jacques Demy...


On y voit également des femmes à moitié nues, beaucoup même, car non content d'être raté, le film est opportuniste et vulgaire, essayant sans succès de surfer, cette fois, sur la vague "coquine" portée par Martine Carol et ses Caroline Chérie, tellement plus classes...



Le comble des scènes de nu est pourtant celle qui met en scène le gras Gabriello, scène que je vous laisse le soin de ne pas découvrir.
En bref, dimanche, vous pouvez vous coucher de bonne heure !

Extrait : 


A plus !
Fred.